Invariant/variabilité
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English |
"L'exploration du temps suppose le geste de
la réduction et la détermination d'invariants descriptifs" (Var02, p. 343). |
Réduction
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Réduction
= fenêtre d'intelligibilité Réduction = clôture d'invariance causale Réduction = système d'explication causal |
English |
Une réduction est un
objet de substitution au réel (à l'ensemble des
partenaires d'interaction), représenté à l'aide
d'un langage (à reprendre). |
Fonction/fonctionnalisme | |
Les fonctions (au sens de
"rôle" au sein d'un certain mode d'interaction) n'interviennent
pas en
tant que facteurs causaux dans le monde phénoménal. Il y a deux moments distincts : celui du phénomène en tant que tel et celui du discours sur le phénomène.Ce que nous appelons fonction n'appartient pas en soi au moment où ont lieu les phénomènes en question, mais appartient au moment du discours sur ces mêmes phénomènes. De même le terme d'objet/acteur appartient au moment du discours sur les phénomènes. La déclaration "le rôle de l'acteur est ..." est légitime dans le cadre d'un discours portant sur les différents facteurs participant à l'émergence d'un phénomène observé (par exemple une scène de crime). Mais, toujours au sein de ce même discours, le facteur causal est l'acteur lui-même, et non son rôle ou sa fonction. Dans la scène de crime, le coupable (facteur causal) est le meurtrier et non le rôle du meurtrier, et c'est d'ailleurs le meurtrier qui va en prison et non son rôle! |
English |
Accès
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L'accès à un
phénomène est la capacité à re-jouer un moment vécu. Cf Besnier, "On ne doit pas négliger cette maxime essentielle de la phénoménologie, à savoir qu'elle procède par description d'une expérience que l'on doit donc re-faire", cité par (Var02). |
English |
L'accès à un
phénomène (moment vécu) repose également
sur le choix de certaines "lunettes", donnant "accès"
à certaines échelles/invariants de description :
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Le terme d'accès peut
être substitué au terme représentation dans le sens
où accès est défini comme re-présentation
(présentation à nouveau). Une re-présentaton est
un média d'accès à ce qui a déjà
été présenté (le noeud dans le mouchoir, la
madeleine de Proust...). Re-présenter, c'est aussi "rendre
présent à nouveau" : faire à nouveau surgir un
phénomène dans le présent, rendre manifeste
à nouveau, dévoiler à nouveau. |
Emergence
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Emergence :
un concept qui échappe aux tentatives de fondation? |
English |
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Pour aborder le concept
d'émergence, il faut recourir à la métaphore de l'iceberg. Ce qui émerge :
Autre métaphore : l'écume à la surface de l'océan. |
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La notion d'émergence est à rapprocher de celle de causalité faible. La structure du substrat est nécessaire à l'irruption du phénomène émergent, mais l'enchaînement de causes locales au substrat n'expliquent pas à elles seules la survenue de ce phénomène particulier en ce lieu particulier (le phénomène est simplement rendu possible, facilité, suggéré). | |
La notion d'émergence est
indissociable de la notion de substrat. La
compréhension du phénomène émergent est
indissociable de la compréhension du substrat, vis à vis
duquel elle entretient un rapport de partenariat constant. Le
phénomène émergent est un "membre de la famille"
du substrat, un peu particulier, un peu
démesuré/déviant : une sorte d'excroissance
monstrueuse. Il reste néanmoins
attaché à son substrat par des liens
indélébiles. Le phénomène est
profondément enraciné dans son
substrat. Il est solidaire de
son substrat. Exemple : le langage est profondément enraciné dans le substrat des interactions sociales. |
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Un fonctionnement de type
émergent se traduit par l'irruption de phénomènes
prenant place à deux échelles différentes, i.e. le
local et le global. On s'intéresse en général plus
à l'effet global qu'à l'effet local, en ce que les effets
de la coordination sont essentiellement sensibles à ce niveau. Cependant, cet effet de "changement d'échelle" change également le paysage local, au sens où les acteurs locaux modifient leurs pratiques en adoptant le "style" du phénomène global. D'une certaine façon, les acteurs locaux (ou certains acteurs locaux) se fondent dans le "moule commun".
Cet investissement étend les "compétences" de l'acteur local, en ce qu'il devient solidaire d'un projet commun. Cette extension de compétence peut avoir des conséquences sur la nature de l'activité produite localement, qui peut tendre à devenir plus spécialisée, moins diversifiée, selon un phénomène de consolidation (lié au réinvestissement dans un investissement qui "rapporte"). Cette tendance à l'hyperspécialisation peut conduire à une différenciation locale, qui n'aurait pas eu lieu sans l'émergence primitive du phénomène global. Le global agit donc sur le local en participant à la modification des compétences locales (le caractère contingent/émergent du phénomène global vient en retour s'inscrire dans les compétences locales). Par ailleurs, la distribution/réplication par consolidation d'un même modèle sur tout un territoire participe à l'apparition d'une "culture" commune. Il y a un phénomène et de réplication à l'identique d'un certain modèle sur un certain domaine. Ce modèle est en soi pré-inscrit localement. Si on reprend l'exemple du langage, chacun apprend à associer des suites de phomèmes à une série d'événements perceptifs partagés, parfaitement arbitraires, mais distribué sur tout un territoire. Les "catégories" ou classes, qui peuvent être identifiées, ne sont pas des propriétés universelles détachées du substrat. Ce sont au contraire des traces d'un phénomène d'organisation/accrochage émergent dont l'extension sur un certain territoire se répercute au niveau local. En retour, le phénomène émergent acquiert son extension spatiale/domained'action par sa capacité à mobiliser à tout instant les acteurs locaux sur l'étendue de ce territoire. Ce domaine d'action (ou d'existence) est d'un degré d'ordre supplémentaire à celui des acteurs locaux. Ainsi, par exemple, l'apparition de la vie au sein dela soupe primitive, en tant que phénomène massif de reproduction, peut être vu comme la conséquence d'un phénomène émergent global qui a poussé les acteurs locaux à une sur-spécialisation. Autrement dit, un phénomène simple de résonance dans le milieu primitif a eu tendance à produire des îlots ou les concentrations en acides aminés et nucléiques devaient être importantes. Les changements de milieu local liés à ces plus fortes concentrations ont du conduire à des modifications/assemblages dont certains ont renforcé la stabilité du milieu, etc... |
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"L'idée est que, justement, l'esprit
n'est pas autre chose que le corps en mouvement"
(Var02b) |
English |
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Phénomène = moment
auquel le sujet accède ? A quoi avons nous accès dans le cadre de l'expérience? Ce qui est pensable est-il assimilable à ce qui est manipulable? (l'ensemble de ce sur quoi nous pouvons agir? L'ensemble de ce sur quoi nous projetons d'agir?) |
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Action/pro-action :
fondation historique/génétique
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"Au commencement était l'action" (Goethe) | English |
Historiquement, dans l'histoire
de l'évolution, l'action peut être vue comme
précédant la perception. On peut penser à des
êtres unicellulaires primitifs, équipés d'un petit
radicelle
par exemple
évoluant dans le milieu parfaitement au hasard. La perception vient ensuite, comme une "amélioration" évolutive, et fournit des indications qui guident et infléchissent l'action, comme par exemple dans un premier temps la sensiblité à un gradient. |
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L'action n'est pas strictement
pilotée/guidée par les perceptions. Elle est plutôt
infléchie,
réactualisée, mise à jour par
les perceptions. La perception facilite
la mise en oeuvre de l'action. |
Perception motivée/éligibilité |
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English |
Le cerveau :
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ttt
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Les objets de transfert
:
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On peut distinguer 3
degrés dans l'évolution des attributions faites à
des objets de substitution (niveau croissant de "sophistication"):
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Husserl : "Revenir aux choses mêmes" Le langage est devenu suffisamment riche pour exprimer le fait que les choses ne sont autre chose que les choses elles-mêmes, individualisables, séparables, espacées, situées. Les mots que nous prononçons en tant que substituts, voués à couvrir des catégories entières de nos partenaires courants, ne sont en tant que tels que des désignations, et non des catégories intrinsèques à la réalité environnante, comme l'illusion qu'ils produisent pourrait le laisser croire (Cf "Ceci n'est pas une pipe" de Magritte). Les mots sont cependant des partenaires de la vie courante, en tant que mots. (on peut faire une analogie avec la structure du cerveau, au sein de laquelle certaines zones dédiées aux sens des mots (Wernicke) et à leur articulation (Broca), dans le lobe temporal, agissent en partenariat avec l'ensemble du cortex, dans la mise en oeuvre de schémas d'interaction) Les mots participent également à un processus d' invocation/évocation/convocation des catégories désignées, et par extension à la reproduction/réplication et/ou à un mouvement de rapprochement/mimétisme conduisant à des comportements identitaires de la part des partenaires désignés. |
action
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Français | English |
action
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Français | English |
Itinérance
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La notion
de moment (voir de moment vécu) est à rapprocher de la
notion d'itinérance, au cours de laquelle la transition d'un
attracteur à l'autre correspond au passage à des moments
différents. |
English |
Agrégat
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...
agrégat ... |
English |
Approche
computationnelle/approche dynamique
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Dans le
cadre de l'approche computationnelle de la vision, il est courant
d'avoir une approche pyramidale, où l'information suit un
"goulot d'étranglement" des formes simples vers des formes
élaborées, de couche en couches au sein desquelles les
neurones deviennent de plus en plus spécialisés
jusqu'à aboutir à un neurone "grand-mère"
censé représenter une version complète, un
"symbole" dont l'activation manifeste la reconnaissance du stimulus. Une approche strictement "neurone grand-mère" n'a plus guère de défenseurs à l'heure actuelle, mais beaucoup de chercheurs en neurosciences perçoivent toujours le fonctionnement de la voie ventrale selon ce schéma. Dans le cadre d'une approche dynamique (Var02), plutôt que de décrire un schéma hiérarchique et orienté, des calculs simples et élémentaires vers les calculs élaborés et intégratifs, on choisit plutôt un schéma non-hiérarchique et non orienté. Dans ce cadre, les différentes couches (modules) sont de simples partenaires, l'activité de chacun étant plus particulièrement dédiée à une certaine modalité qualitative de l'environnement visuel, et plus généralement du schéma d'interaction en cours. L'intégration n'est pas réalisée en fin de course, mais émerge de l'activité cohérente (et synchronisée) de ces différents modules. Il n'y a pas de neurone "grand-mère" car il n'y a pas de nécessité de neurone grand-mère! Le moment cognitif qui évoque l'image de cette grand-mère est le fruit de l'activité conjuguée des différents modules du système visuel. Par exemple, la précision des contours cernés au centre du champ visuel (fovea) est le fruit de l'activité de V1. Le module participe avec les autres à l'enrichissement/la mise à jour de la texture mixte et unifiée du moment présent. Illustration : si on supprime dans le cortex le module qui reconnait la modalité "rouge" dans l'environnement, toute notion de rouge disparait de la conscience du sujet : perceptions, concept, souvenirs... Le rouge ne fait plus partie des "partenaires" de la construction des moments cognitifs, et perd donc toute "existence" : il ne "manque" pas, il n'est pas ressenti comme absent, il "s'évanouit", il n'"est" plus. |
English |
Le moment présent
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L'activité neuronale qui constitue le moment présent est autonome et continue. Celle-ci est en permanence présente et active (pendant l'éveil), elle n'est en aucun cas recréée ou remise à zéro par chaque nouvelle capture d'information dans l'environnement. | |
Le moment
présent : texture complexe mettant en jeu des processus à
différentes échelles temporelles (des processus dont la
durée est variable).
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English |
Rétention/protention
:
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Apprentissage
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L'apprentissage
repose sur des situations de propositions
d'actions/interactions au sein d'un environnement incertain et motivant, voir Phénoménologie de
l'action. |
English |
Le noeud originaire/explicatif
de la constitution
de la pensée repose sur le complexe
proposition/motivation (émotion)/apprentissage, ou
proposition/consolitation d'action dans un monde incertain et motivant.
avec 3 moments (pas forcéments distingables):
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On peut prendre une analogie freudienne de l'investissement sexuel/libidinal et de la sublimation des appétits primitifs sur des objets de transfert. La motivation promitive serait d'ordre libidinal/volonté de puissance. |
Interaction
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L'interaction
peut être cohérente ou
concurrente :
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English |
Forme/Moment : Toute interaction est dotée d'une certaine forme (~= patron dynamique), qui est celle des couplages structurels opérés au cours de l'interaction, et prend place sur une certaine durée. On peut parler d'un moment d'interaction. |
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L'outil :
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Vie artificielle
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Dans le
cadre du projet de la vie artificielle, il me semble que:
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English |
Algorithmes
génétiques
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Une notion
qui me paraît fondamentale pour le bon fonctionnement
d'algorithmes génétiques, c'est la
nécessité d'une non spécialisation des populations
sélectionnées, avec donc la définition d'un
critère de distance entre les différents individus
sélectionnés, qui permet d'explorer en simultané
différents minima locaux, et de maintenir la richesse et la
diversité des comportements proposés. ---> notion de
"sharing", voir. |
English |
Land, M., Mennie, N., Rusted, J.
(1999) The rôle of vision and eye movements in the control of
activities of daily living. Perception
28 : 1311-1328.
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French | English |
Varela, F. J. (2002) Le
présent spécieux : une neurophénoménologie
de la conscience du temps. Naturaliser
la phénoménologie, Petitot, J., Varela, F. J.,
Pachoud, B. et Roy, J.-M. eds, CNRS Editions, Paris.
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English |
Varela distingue 3
échelles de durée dans l'expérience du temps
présent: 1/10, 1 et 10 (sans unité), qui peuvent
être ramenées aux propriétés de
l'activité du substrat neuronal :
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Les
"moments de présent"
peuvent être assimilés à l'activité
synchrone d'une assemblée neuronale. Ces moments prennent place
sur une certaine durée (dite durée "1", au sens qu'elle
est de l'ordre de la seconde), correspondant à un cycle
d'assemblage/désassemblage d'un groupement fonctionnel d'aires
distribuées ("collées" par un accrochage de phase). Le
point important est que cette contrainte temporelle constitutive de la
dynamique neuronale se révèle également :
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Varela, F. J. (2002)
Autopoïèse et émergence. La complexité, vertiges et
promesses, Benkirane R. ed, Le Pommier, Paris.
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French | English |
Fiche 0
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French | English |
Fiche 0
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French | English |