Dans les modèles à deux populations, l'étude de la divergence des trajectoires individuelles repose sur les mêmes principes que dans le modèle à une population. La distance quadratique entre deux trajectoires individuelles d'un même réseau, intégrée sur l'aléa, vaut à la limite thermodynamique :
Cependant, on a vu que les observables macroscopiques peuvent entretenir une dynamique pour les temps longs dans ce modèle,
et en particulier la variance de potentiels
ne converge pas nécessairement vers une valeur limite constante
lorsque
tend vers l'infini.
Ainsi, la décomposition entre un processus constant et un bruit blanc gaussien n'est plus possible dans le modèle à deux populations.
Néanmoins, la méthode de Derrida et Pomeau [86], fondée sur un calcul de la divergence entre deux trajectoires, reste valable.
On note
la covariance entre ces deux trajectoires.
De la même façon que dans le modèle à une population, on
obtient une expression générique de la distance quadratique
à la limite thermodynamique :
Pour
et
:
Comme précédemment, le comportement de la distance quadratique nous permet de déterminer deux types de régimes à la limite thermodynamique, le passage de l'un à l'autre s'opérant par bifurcation.
On dit que le régime dynamique est stable si la distance quadratique
tend vers zéro quand
tend vers l'infini.
On parle de régime dynamique déstabilisé si
tend à augmenter au cours du temps.
Comme précédemment, cette dynamique déstabilisée est associée à taille finie aux régimes de type chaotique.