suivant: Point de vue interne :
monter: Systèmes dynamiques et sciences
précédent: Le chaos déterministe
L'étude des systèmes dynamiques est initialement dédiée à la
physique, et a pour ces raisons comme domaines d'application initiaux
la description de solides en mouvement (mécanique céleste),
d'oscillateurs électriques
ou chimiques, d'ensembles de particules, etc...
Ce n'est néanmoins pas la première fois que des notions
« physiques » essaiment dans le champ des sciences sociales et de la
psychologie..
La notion de champ (champ électrique, champ de gravitation,...) et
d'équilibration a par exemple
fortement influencé l'école de
la Gestalt en psychologie de la perception au début du XXème siècle.
La même notion d'équilibration (homéostasie) est à la base de la
cybernétique des années 40, qui sert de fondement à la théorie moderne
du contrôle 8.
Absente des sciences cognitives dans les années 60-70, la physique est
revenue en force au début des années 80 avec la description du modèle de
réseau de neurone de Hopfield [HopfieldHopfield1982] et son équivalence formelle
avec des ensembles de particules en interaction : les « les verres de
spin » (modèle d'Ising). Les apports de la physique statistique sont
plus que
jamais à l'ordre du jour en sciences cognitives à l'heure actuelle,
pour la description des grands ensembles de neurones, les « réseaux
d'automates », le « recuit simulé », etc...
Notre approche est ici consiste à reprendre et exploiter des
notions issue de la physique des systèmes déterministes. Nous
cherchons ici à éclairer certains concepts élémentaires des
sciences cognitives (« autonomie », « émergence »,
« représentation », « intentionnalité », etc...) à l'aide des
outils et concepts présentés dans la section précédente
(trajectoire, attracteur, champ de potentiel, résonance, etc...).
Une notion, fédératrice dans le champ des sciences cognitives, revient
souvent dans la suite de ce livre : la notion
d'« agent ». Un agent est primitivement « ce qui agit » (on
parle par exemple d'agent infectieux).
Dans notre champ, la notion correspond à une entité agissant
intentionnellement, c'est à dire conformément à certains buts
propres (ceci inclut par exemple tous les êtres vivants, mais exclut
des entités mobiles telles que les météorites ou les planètes qui
agissent « à l'aveuglette »). On appelle par extension agent un robot
mobile ou une entité logicielle qu'on souhaiterait voir agir
en fonction de buts propres, à la manière d'un humain ou même
simplement d'un petit animal, comme cela a été dit dans l'introduction.
On prête donc à l'agent
d'avoir un corps, biologique, mécanique ou «logiciel».
Des capteurs ou senseurs lui
fournissent une information sur son environnement, et des actionneurs
lui permettant d'agir sur ce même environnement.
On peut distinguer deux points de vue (ou méthodes) dans la
manière d'utiliser les systèmes dynamiques pour modéliser des agents
cognitifs : un point de vue « interne » et un point de vue
« externe ».
Sous-sections
suivant: Point de vue interne :
monter: Systèmes dynamiques et sciences
précédent: Le chaos déterministe
Dauce Emmanuel
2003-04-02